Les collections iconographiques sont particulièrement riches, tant dans le domaine dauphinois que dans le domaine général, notamment plus de 7 000 documents sur le Dauphiné, 35 000 estampes provenant de la collection Marjolin.
Représentatives de la grande variété des supports existants, elles sont composées d'estampes, de dessins, de cartes postales, d'affiches (en particulier touristiques et publicitaires), de plaques de verre (collection de la Société dauphinoise d'amateurs photographes) et de photographies. |
![]() |
---|
La collection d'affiches de la Bibliothèque municipale de Grenoble reste relativement méconnue. Elle renferme pourtant une grande variété de documents, très riches pour l'histoire événementielle, économique et culturelle.
Relevant majoritairement du fonds dauphinois au milieu du XIXe siècle, elle est tout d'abord composée de placards, affiches presque exclusivement typographiques, grâce auxquelles, sous l'Ancien Régime, le Roi et l'Eglise transmettaient leurs informations : ordonnances royales ou des intendants du Dauphiné, arrêts du Parlement, etc.
Les affiches de recrutement du XVIIIe siècle sont parfois ornées de gravures sur bois.
Sur des affiches de thèses du XVIIe siècle, on retrouve tant à Paris, Toulouse qu'à Grenoble, la même illustration gravée sur cuivre, tandis que varient le nom du thésard, son sujet et sa soutenance.
Enfin, une des premières affiches de spectacle annonce la représentation à Grenoble, en 1787, des Femmes savantes par les Comédiens français.
Au XIXe siècle, la Bibliothèque s'enrichit de nombreuses affiches politiques, liées aux multiples élections sous la Restauration et la IIIe République : lettres circulaires et professions de foi, souvent sur papier teinté.
Avec l'apparition de la lithographie et l'âge d'or de l'affiche, du milieu du XIXe siècle à la Première Guerre Mondiale, fleurissent les affiches illustrées. Collectées au fil du temps, ces publicités sur des lieux touristiques célèbres (Grenoble, la Chartreuse, Allevard, Uriage...), sur des marques dauphinoises parfois disparues (cycles Magnat-Debon, coton Ruby, gants Perrin, Lustucru...), sur des magasins ou des liqueurs (Ploussu, Chartreuse, Bonal...), sur des spectacles (Concours de musique de 1893 à Grenoble...) témoignent de l'activité économique et culturelle de notre région.
A leurs côtés, ont été rassemblées des affiches relatives à la guerre de 1914/1918, ainsi que celles annonçant les premiers romans-feuilletons, édités par le Petit journal au début du XXe siècle, ou les prémices du cinéma.
Ces centaines de pièces illustrées sont signées de grands noms d'affichistes : Tanconville (1845-1936), Hugo d'Alési (1849-1906), Cappiello (1875-1942), Broders (1883-1953), Cassandre (1901-1968) ou les dauphinois Paul Urtin (1874-1925), Andry-Farcy (1882-1950), Draim (1893-1971), Jean Brian (1910-1990)...
Les affiches contemporaines, qui montrent l'évolution des procédés de fabrication et du graphisme, continuent d'être intégrées aux collections, principalement dans le domaine culturel.
A la veille de sa dissolution, la Société dauphinoise d'amateurs photographes (SDAP) remet en 1941 à la Bibliothèque municipale de Grenoble sa collection de plaques de verre, soit 25 000 clichés, qui témoignent particulièrement des débuts du tourisme alpin, de l'alpinisme et du thermalisme en Isère.
Visiter l'exposition en ligne Promenade en Rhône-Alpes à la fin du XIXe siècle
C'est en 1889 que Georges Marjolin (né en 1817), ancien magistrat à Paris, remet à la Bibliothèque municipale de Grenoble une impressionnante collection iconographique formée d'environ 35.000 estampes et lithographies : portraits et vues de sites français et européens, scènes historiques et mythologiques, planches de botanique, de zoologie, costumes de toutes les parties du monde, gravures d'artistes de divers pays etc. Autant de représentations figurées dignes d'une vaste encyclopédie, datant des XVIe au XIXe siècles.
Ami de jeunesse de l'artiste Diodore Rahoult (1819-1894) et embrassant la même carrière, Henri Blanc-Fontaine (1819-1897) est bien représenté dans les collections de la Bibliothèque municipale de Grenoble, avec plusieurs carnets de ses croquis, effectués notamment durant son séjour en Italie en 1868/1869, d'où il revient avec des matériaux pour l'exécution des peintures allégoriques du Musée-Bibliothèque de sa ville.
Plus de 300 dessins de l'artiste dauphinois Jean-Pierre Colin (1767-1820), précédemment rassemblés par des collectionneurs grenoblois, figurent dans les fonds de la Bibliothèque municipale de Grenoble.
Environ 250 caricatures et portraits de personnages dauphinois voisinent avec des études pour le théâtre de Grenoble, des portraits d'acteurs (tel Talma), de Pie VII, de Napoléon et du duc d'Angoulême, croqués lors de leur passage à Grenoble (le Pape en 1809, Napoléon en 1815).
De la carrière d'Alexandre Debelle (1805-1897), on retient qu'il fut un grand peintre dauphinois, mais aussi le conservateur du Musée de peinture et de sculpture de Grenoble.
Il y côtoya sans doute le collectionneur grâce à qui environ 200 de ses dessins figurent aujourd'hui à la Bibliothèque municipale de Grenoble, son contemporain Eugène Chaper (1827-1890).
La richesse du fonds d'atelier laissé par le grenoblois Diodore Rahoult (1819-1874), convie à une perpétuelle découverte de l'œuvre de cet artiste romantique, avec plusieurs milliers de dessins conservés.
On retient notamment ceux exécutés pour illustrer en 1864 le célèbre poème en patois dauphinois, Grenoblo Malherou, des études et des dessins réalisés lors de ses deux voyages en Italie en 1845/1847 et 1868/1869, ce dernier lui ayant permis de rapporter matière pour l'exécution des peintures allégoriques du Musée-Bibliothèque de Grenoble.